« Vigneron d’un jour, Bordeaux toujours »
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août 9, 2017

« Vigneron d’un jour, Bordeaux toujours »

Lancée par les vins de Bordeaux fin 2015, le concours « Vigneron d’un jour, Bordeaux toujours » n’a pas manqué de susciter l’intérêt des amateurs de vin : un grand nombre de passionnés ont tenté leur chance et participé avec, à la clé, un week-end aux côtés d’un vigneron bordelais. Aurélie et Benjamin figurent parmi les heureux gagnants. Tous deux ont passé le premier week-end de juillet au milieu des vignes… Ils se confient sur cette aventure humaine unique.

 Aurélie et Benjamin figurent parmi les heureux gagnants. Tous deux ont passé le premier week-end de juillet au milieu des vignes… Ils se confient sur cette aventure humaine unique.

Aurélie s’est plongée, durant deux jours, dans l’univers de Diane Casamatta au sein des Vignobles Degas. 

Quelle amatrice de vin êtes-vous ?

A : Je travaille actuellement pour Moët & Chandon en tant que guide-interprète. Cette expérience m’a permis de bénéficier d’une formation sur le champagne, mais également sur le vin en général. Parisienne à l’origine, après mes études supérieures en Bretagne, je suis devenue éditrice en littérature jeunesse où je dirigeais une collection de romans. Un très beau métier, un métier de passion, mais un métier parisien et donc un métier de bureau. Je me suis rendue compte, il y a presque un an maintenant, que j’avais besoin de nouveauté, d’aller voir ailleurs, de tenter autre chose. J’ai quitté mon CDI, j’ai quitté Paris, et je suis partie m’installer en Champagne ! Je suis en colocation avec un tout petit vigneron bio qui a 3 hectares. Ma vie a pris une tournure incroyable ces derniers mois, depuis que j’ai décidé de me lancer dans le secteur viticole. Suite à toutes les rencontres que j’ai pu faire, toutes les histoires que j’ai pu entendre (et c’est quand même de là d’où je viens les histoires !), j’ai eu envie d’ouvrir un blog où je relate ces différentes découvertes. Pensé comme un carnet de bord, ce blog sur le vin me permet de rester dans cette dynamique d’apprentissage, d’enrichir mon niveau de connaissance encore et toujours.

Et, plus spécifiquement, quelle expérience avez-vous des vins de Bordeaux ?

A : En décembre, ma culture de Bordeaux était vraiment très faible. Depuis, j’ai arpenté les salons, j’ai été à la rencontre des professionnels du secteur, et aujourd’hui j’en ai une connaissance plus précise. Gustativement, je forme mon palais petit à petit. J’apprends aux côtés des vignerons. Ces derniers mois, à l’occasion de mes nombreuses visites sur les salons viticoles, j’ai rencontré deux viticulteurs bordelais, l’un basé à Saint-Émilion, l’autre à Cadillac. Début avril, ils m’ont invitée à assister à la semaine des Primeurs de Bordeaux, j’y suis allée en coup de vent, deux jours, et j’ai adoré. J’ai passé une journée à Saint-Émilion avec Pierre Mirande, Château Larose Côtes Rol, et l’autre à Cadillac avec Elsa Ménard du Château Mémoires.

Pourquoi avez-vous souhaité participer au jeu lancé par les vins de Bordeaux ?

A : À la fin de l’année dernière, suite à mon choix de me réorienter professionnellement, j’étais en pleine exploration du monde du vin. Je savais que je voulais intégrer ce milieu mais j’ignorais à quel niveau. Je ne voulais me fermer aucune porte, je voulais apprendre, la montagne me semblait énorme mais je me disais qu’il fallait y aller pas à pas et commencer, en premier lieu, par m’intéresser à la base du métier, le travail du vigneron. Donc quand j’ai découvert le concours en ouvrant la newsletter des vins de Bordeaux, je me suis dit que ça tombait à pic !

Que retenez-vous de ce week-end passé aux côtés d’une viticultrice ? 

A : J’ai choisi de passer ce week-end aux côtés de Diane parce que l’histoire familiale de ce vignoble me plaisait : la petite-fille qui reprend le domaine de sa grand-mère. J’étais séduite par cette histoire de femmes, et en même temps je me méfiais de sa dimension un peu marketing… Mais ma visite a confirmé ma première impression : j’ai rencontré des personnalités féminines incroyables, elles sont à la fois très humbles et très pragmatiques ! Elles ont fait face à des difficultés, elles ont franchi des étapes incroyables et aujourd’hui, elles ne s’en vantent pas du tout… Diane et sa sœur Eugénie, les deux petites-filles de Marie-José, ont repris la main du domaine : l’une s’occupe de la vigne, l’autre de la vinification. C’est une très belle histoire de transmission de savoir-faire entre les générations, une histoire d’amour aussi, celui de la grand-mère pour ses petites-filles. Ce que je retiens de ma journée passée avec Diane, c’est sa manière d’appréhender son métier. Elle a mille idées à la minute, mille envies, mille rêves mais en même temps, elle est très pragmatique. Elle a conscience des économies qu’il faut faire, des investissements à opérer, des difficultés qu’elle pourrait rencontrer. C’est un juste équilibre à trouver entre le rêve et la réalité. Il ne s’agit pas d’être uniquement dans une logique financière ou de rentabilité, il y a quelque chose de très poétique, de très humain dans tout ça. Et moi, c’est ce que je recherche en entrant dans le monde du vin, donc cette rencontre ne pouvait pas mieux tomber.

 

Cette immersion chez un vigneron de la région a-t-elle modifiée votre perception des vins de Bordeaux ?

A : C’est très personnel, mais après la Champagne, j’avais très envie de venir à Bordeaux. Avec mon mari, nous aimons l’océan, la nature, nous apprécions beaucoup la Bretagne, mais là-bas ça manque un petit peu de vignes ! Alors, nous nous étions dit que Bordeaux était un bon compromis pour s’installer. En même temps, j’avais une forme d’appréhension, je ne connaissais pas bien le Bordelais et les Bordelais… Et ce week-end s’est avéré très rassurant de ce côté-là. Alors, oui, il existe de très grands châteaux qui peuvent impressionner, on se demande si c’est possible, au milieu de telles propriétés, de trouver sa place. Mais à Bordeaux, tous les types de domaine sont représentés. Les Vignobles Degas ne sont, certes, pas un petit domaine, il s’agit tout de même d’un vignoble de 100 hectares. Malgré tout, on reste dans quelque chose d’accessible. Et Bordeaux, c’est ça aussi.

Qu’est-ce qui vous a le plus interpellé ?

A : Ce qui m’a le plus touché, l’image que je retiens de ce week-end, c’est le côté humain, la rencontre. J’ai adoré faire les primeurs à Bordeaux mais j’y ai vu la facette plus business du monde du vin, il faut bien s’habiller, se présenter…. Je connais ça par Paris, par la Champagne, et c’est ce dont je voudrais un peu m’extirper. Ce que j’ai apprécié ici, avec Diane et sa famille, c’est le rapport simple, direct et concret à la vigne et au vin. L’amour du travail bien fait. 

Découvrez le blog d’Aurélie : www.marouteduvin.com 

En compagnie du vigneron Antonio Moretto, Benjamin et son amie ont passé un séjour en pleine immersion au Château Le Tertre Camillac.

Quel amateur de vin êtes-vous ?

B : Je me suis découvert une vraie passion pour le vin. À l’origine, je ne viens pas du tout de ce monde-là, je n’ai aucune attache avec le milieu viticole. Cet intérêt pour le vin est né il y a environ deux ans suite à une première initiation à la dégustation que j’ai faite grâce à mon amie qui, elle, souhaitait travailler dans le secteur. Puis, j’en ai fait une deuxième, et une autre, puis encore une autre…. Je m’y suis de plus en plus intéressé. Résidant dans la région, c’était facile pour moi de partir à la rencontre des viticulteurs, des gens du métier. En parfait autodidacte, j’ai peu à peu approfondi ma connaissance du vin : j’ai commencé à lire énormément d’articles sur le sujet, je me suis mis à suivre des blogs jusqu’à avoir envie de relayer, à mon tour, ce que j’apprenais. Et j’ai ouvert mon propre blog.

Et, plus spécifiquement, quelle expérience avez-vous des vins de Bordeaux ? 

B : Vivant depuis mon plus jeune âge dans la région, le vin de Bordeaux m’est familier ; ce sont les premiers vins que j’ai pu déguster en famille. Mon initiation a débuté par les liquoreux, plus faciles d’accès que les vins rouges tanniques quand on est jeune. Et puis en apprenant, en me renseignant et en dégustant de plus en plus, j’ai élargi ma palette de goûts, je me suis intéressé à d’autres régions, histoire d’éduquer mon palais, de découvrir d’autres styles de vins, d’établir des comparaisons….

Pourquoi avez-vous souhaité participer au jeu lancé par les vins de Bordeaux ?

B : Connaissant mon attrait pour le monde du vin, mes proches m’ont parlé du jeu lancé par les vins de Bordeaux sur les réseaux sociaux. Je n’ai pas hésité une seule seconde. L’opportunité d’aller à la rencontre, d’échanger, de partager du temps de façon si privilégiée avec un vigneron était extrêmement tentante, j’ai immédiatement voulu participer au concours.

Que retenez-vous de ce week-end passé aux côtés d’un vigneron ?

B : Cette expérience a été très instructive. Le fait, notamment, de visiter un domaine de cette dimension, de petite taille, familial, permet de découvrir un univers plus atypique. Souvent les manières de travailler la vigne et le vin sont similaires à beaucoup de châteaux bordelais. Dans des domaines plus petits, le type de fonctionnement peut être différent, plus manuel par exemple. Et qui dit techniques différentes, dit visions différentes. Cette visite m’a permis de comprendre le pourquoi du comment, de me rendre compte de la réalité sur le terrain, d’en prendre conscience concrètement.

Cette immersion chez un vigneron de la région a-t-elle modifiée votre perception des vins de Bordeaux ?

B : Pour beaucoup, les vins de Bordeaux véhiculent une image de vins prestigieux, élitistes et chers. Mais ce n’est que la face visible de l’iceberg. Ce type d’immersion au cœur du vignoble bordelais permet d’ouvrir les yeux sur une toute autre réalité, celle des nombreuses appellations, des micro-appellations, des micro-exploitations… Le monde des vins de Bordeaux est beaucoup plus vaste qu’on ne veut le croire. Du plus petit producteur aux plus grands crus, Bordeaux possède une palette très large. Et il en va de même pour les prix et pour les types de produits : les styles de vins diffèrent selon les appellations.

Qu’est-ce qui vous a le plus interpellé ?

B : C’est justement cette accessibilité qui va à l’encontre des a-priori qui m’a le plus marqué. On pense toujours que le monde du vin est un milieu fermé, réservé à une élite, inaccessible et complexe,  que pour pouvoir déguster un vin, il est nécessaire d’en maîtriser les codes. Alors, oui c’est vrai, il y a plein d’informations à savoir, mais on n’est pas obligé de tout connaître pour apprécier le vin. Les professionnels du vin sont des passionnés qui prennent plaisir à en parler, à partager et qui, par conséquent, rendent tout ce qui a trait au vin compréhensible et facile d’accès et font de la séance de dégustation un véritable moment de plaisir. 

Découvrez le blog de Benjamin : http://levinpourtous.com/

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