Comment passer pour un pro à l’heure de la dégustation ?
ÉDUCATION
avril 21, 2017

Comment passer pour un pro à l’heure de la dégustation ?

Avec l’arrivée du printemps, c’est la saison des mariages qui redémarre, les terrasses qui font à nouveau le plein à l’heure de l’apéro, le barbecue que l’on sort de la remise pour un déjeuner dans le jardin…. Autant d’occasions de se réunir autour d’un verre pour s’adonner au plaisir de la dégustation et apprécier les qualités d’un cru. Mais exprimer les sensations que nous procure un vin en bouche n’est pas toujours simple et bien souvent, l’analyse se limite à décréter si celui-ci est bon ou mauvais… Pourtant, de sa robe jusqu’à sa finale, il y a tant à dire à son sujet ! Vous aussi apprenez à parler comme un véritable professionnel, histoire de mettre, enfin, des mots sur ce que vous ressentez et d’impressionner, en quelques phrases, vos partenaires de dégustation…

La robe de ce vin est brillante et limpide, on y décèle de la vivacité et une belle fraîcheur

Avant de goûter au précieux nectar, c’est d’abord avec l’œil que l’on débute la dégustation. Observer la robe d’un vin consiste à prêter attention à sa couleur et à sa brillance. Cette première approche visuelle permet de récolter des informations sur l’âge, l’origine, la personnalité du vin dégusté. Pour définir la couleur de la robe, le dégustateur devra juger de sa teinte, de son intensité et de sa limpidité. Quant à la brillance, qualifiée de terne, lumineuse ou éclatante, elle va nous renseigner sur la jeunesse du vin.

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Ce vin a de la jambe

Dernière étape de l’examen visuel, le dégustateur va s’intéresser aux jambes ou larmes du vin. Il s’agit des coulées transparentes plus ou moins épaisses que le vin laisse sur les parois internes du verre. Plus elles sont grasses et bien dessinées, plus le vin dégusté est riche en alcool et/ou en sucres résiduels, révélant en bouche une sensation d’onctuosité. L’expression « avoir de la cuisse » recouvre la même acception.

Le nez possède une belle intensité aromatique

L’examen olfactif se déroule en deux temps : le premier nez consiste à capter les premières odeurs extrêmement volatiles du vin. Puis, après avoir aéré le nectar en le faisant tourner dans le verre, le second nez va permettre de mieux appréhender la personnalité aromatique du vin. Cette oxygénation forcée va laisser se développer l’ensemble des arômes. Leur intensité peut se révéler modérée voire faible comme puissante et même explosive.

Très beau vin, un peu fermé à ce stade

On qualifie un vin de « fermé » lorsque son bouquet ne s’extériorise pas, délivrant alors peu d’arômes. Cela ne préjuge en rien de la qualité du vin mais signifie seulement que ce dernier est dans une période de transition. Peu après sa mise en bouteille, le vin va, en effet, entrer dans une phase de fermeture avant de s’ouvrir pour exprimer ses arômes primaires de fruit. Puis il va connaître un nouveau déclin avant de s’épanouir jusqu’à atteindre son apogée. Carafer le vin permet souvent de remédier au problème en créant un phénomène d’oxydation qui favorise le développement des arômes.

L’attaque en bouche est franche

L’attaque est le premier contact en bouche avec le vin. Les sensations qui apparaissent lors de cette toute première gorgée nous informent sur sa personnalité gustative. Encore une fois, c’est l’intensité de la perception en bouche qui va être ici jugée : une attaque franche est une attaque de qualité, de même qu’une attaque ample et puissante. En revanche, une attaque faible fera mauvaise impression…

C’est un vin qui a du corps

On dit d’un vin qui a du corps qu’il est corsé, puissant et bien structuré. Le corps du vin évoque l’impression du poids que l’on ressent en bouche. Ce poids varie en fonction du taux de tanins et de la teneur en alcool. Un vin qui a du corps présente une richesse alcoolique plus importante. Un vin de corpulence moyenne à faible entrera dans la catégorie des vins légers.

Ce vin assèche la bouche

La sensation de dessèchement est produite par la présence de tanins. Les vins rouges dotés d’une belle structure tannique apportent au contraire une sensation de velouté en bouche, les tanins étant alors qualifiés de fins, ronds ou soyeux.  Ceux de moins bonne qualité se perçoivent par une désagréable sensation d’astringence voire de rugosité.

Le vin a de la mâche

Rien à voir avec la salade… mais bien plutôt avec la sensation de volume, de texture qu’un vin va dégager en bouche. Doté d’une belle matière, riche en tanins, celui-ci va donner l’impression de pouvoir (presque !) être mâché…

Malheureusement la finale se révèle courte…

La finale d’un vin est une composante essentielle de sa dégustation. Le goût résiduel qu’il laisse en bouche donne une idée de la personnalité gustative du vin au même titre que l’attaque et le « milieu de bouche ». On parle de longueur en bouche pour évoquer la persistance aromatique d’un vin. Plus un vin est long, plus grande sera sa qualité.

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