L’assemblage,
une signature
bordelaise
L’assemblage n’est pas seulement une étape technique de vinification : c’est l’art de construire un vin. Celui d’unir les cépages pour créer une harmonie en bouteille. Un savoir-faire ancestral, exigeant et subtil, qui fait la grandeur des vins de Bordeaux.
Pourquoi parler D’assemblage ?
Quels éléments permettent de composer la partition finale ?
Chaque cuvée naît du mariage de plusieurs cépages, parcelles ou terroirs, le tout en exprimant la saveur de chaque millésime. D’abord on sépare les raisins en les vinifiant séparément. Puis on goûte chaque note, chaque identité pour ensuite réunir les expressions qui s’accorderont le mieux ensemble en bouteille.
Pourquoi choisir la complexité alors que les vins monocépages séduisent ?
L’assemblage structure et équilibre le vin. Parce qu’assembler, c’est mettre chaque élément en valeur, créer un nectar où chaque partie contribue à l’ensemble.
Le vigneron (ou le maître de chai), joue ici un rôle de chef d’orchestre : il choisit, ajuste, écoute, jusqu’à trouver l’harmonie parfaite. C’est ce subtil dosage qui donne aux vins de Bordeaux leur âme, leur style, leur signature, la personnalité unique de chaque millésime.
Mais si l’âme de Bordeaux est bercée par l’art de l’assemblage, il se déniche tout de même dans nos régions, d’immenses cuvées en monocépage.
Quelle note pour quel cépage ?
- Dans les vins de Bordeaux rouges, l’assemblage se déguste comme une musique. Chaque cépage y tient sa note, son timbre, sa nuance.
Le merlot par exemple, doux et ample, déroule sa rondeur, et offre de la générosité et de profondeur aromatique aux vins. - Le cabernet-sauvignon quant à lui, structure et apporte de la tension, une sorte de colonne vertébrale du vin. Il signe le bouquet, installe la durée, porte la puissance et la longévité de chaque cuvée.
- Le cabernet-franc de son côté, glisse sa touche d’élégance, pour adoucir l’ensemble et relever les vins d’une pointe de fruité acidulée et épicée.
- Le petit-verdot est une goutte dans l’océan, une percussion rare mais intense, qui renforce la charpente, la couleur et la richesse aromatique des vins.
- D’autres cépages comme le malbec peuvent intervenir dans l’équation, chacun avec son rôle et sa voie singulière.
Chaque année, on réécrit la partition, car l’assemblage n’est jamais figé : c’est une œuvre vivante, qui se compose entre vignerons et vigneronnes en suivant les lois de la nature.
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D’année en année, les conditions climatiques influencent la maturité et l’expression des cépages :
Par exemple, une année chaude peut donner un merlot très fruité mais peu acide. Une année fraiche peut produire un cabernet-sauvignon élégant mais moins coloré que d’autres années.
L’assemblage devient alors une réponse stratégique au millésime et permet de :
- Maintenir la cohérence du style du domaine.
- Valoriser les atouts du millésime.
- Corriger ou atténuer les déséquilibres dus aux variations climatiques.
Chaque cuvée est pensée, goûtée et ajustée pour refléter la meilleure expression des terroirs, des cépages et du millésime.

Des assemblages pour tous les palais ?
Vous avez surement déjà entendu parler des premiers, seconds ou troisièmes vins dans les grands châteaux ?
L’idée est simple :
Les seconds et troisièmes vins, sont en général issus de vignes plus jeunes, sur les même terroirs que les premiers vins, et sont assemblés pour donner des cuvées plus fruitées, souples et accessibles (en bouche comme en prix), à déguster jeune.
Le premier vin c’est le fleuron du château ; en général c’est un assemblage de raisins issus des vignes les plus âgées du domaine, prévu pour produire un vin riche, complexe et doté d’un potentiel de garde important.
