Comment choisirun vin rouge ?

À cHAQUE PALAIS SON VIN ROUGE
DE Bordeaux

Les vins rouges du bordelais sont assurément des cuvées au style grand écart par excellence. Dans ce vignoble ancestral qui s’inscrit dans la modernité, les rouges jouent sur tous les registres : bio, monocépages audacieux, assemblages au goût de tradition, classiques fruités, cuvées de garde ou à servir légèrement fraîches, élevages en amphore ou crus classés.
Bordeaux ne cesse de se réinventer et offre à chaque envie son verre de rouge, et à chaque moment son alliance parfaite.

4 grands styles de rouges se dessinent

On vous fait les présentations du plus fringuant au plus puissant.

Le rouge léger et fruité

Sa personnalité

Ici c’est le fruit, le fruit, le fruit ! Pas de doute vous trouverez de la fraîcheur, du fruité de la première à la dernière gorgée. Des vins simples, sans chichi qui ne manquent ni de bagou, ni d’arômes, ni de texture. Légers certes, souvent dû à des élevages courts, mais pas dénués de tempérament. Ce que l’on cherche dans ces cuvées c’est la pureté du fruit, le fringuant des arômes primaires, et le plaisir salivant.

Comment le reconnaître ?

Difficile de le mettre dans une case visuellement, mais son rouge sera vif et lumineux. Au nez en revanche, si vous sentez des notes de fruits plutôt frais et acidulés, de fleurs sauvages, alors vous y êtes. En bouche, la souplesse et la fraîcheur évidente vous sautera aux papilles.

Familles aromatiques souvent décelées : fruits jeunes à légèrement mûrs, fruits rouges acidulés et croquants, fleurs fraîches, on peut aussi y trouver la famille des épices et aromates fraîches (menthol, muscade). En bref, des arômes frais et éthérés.

On le déguste

🌡 Entre 14 et 16 ° et même parfois légèrement en dessous c’est possible !

Un vin rouge globalement, ça se déguste entre 14 et 18° si on ne veut pas voir les papilles des fins gourmets se hérisser. Alors on ne vous dit pas de balancer votre rouge au congel pour le servir à 8°, mais la tendance à baisser d’1 ou 2 degrés la température de certains rouges légers, vous permet de profiter du croquant juteux des arômes primaire et gouleyants de ce style de rouge. Un conseil, sortez votre bouteille à 13 ou 14°, servez-vous un verre et laissez-le tranquillement se réchauffer sur table pour voir l’amplitude aromatique se transformer à mesure que la température augmente.

🍗 Avec : BBQ, lasagnes, poulet rôti ou même en sauce, légumes marinés… Globalement ce style de rouge va avec toutes vos envies du moment. 

🏠 Autour d’une tablée de bons copains, en toute saison, avec le sourire (ou pas) mais sans se prendre la tête.

On le garde ?

De préférence de 1 à 3 ans.

On ne va pas vous dire non de but en blanc, mais ce sont des vins qui s’apprécient vraiment bien dans leur jeunesse et ne sont pas particulièrement travaillés par les vignerons pour être gardés.

Le rouge frais et gourmands

Sa personnalité

Lui c’est un peu le style rock&roll de la bande. Il trace son chemin en bouche en redessinant un peu les codes classiques des vins de Bordeaux. Entre léger et concentré, il est le style de rouge qui sait prendre le meilleur de son terroir. Il exige de son producteur une vinification tranquille, parfois dans des contenants qui sortent du bois, pour laisser exprimer un caractère fruité toujours, mais avec une densité en bouche assurée et une longueur qui commence à peser en caudalie.

Comment le reconnaître ?

Difficile à dompter, il est multiple à l’œil, mais au nez vous retrouvez des parfums envoûtants de fruits mûrs et affirmés. Assurément pulpeux au nez comme en bouche, si le vin se distingue par sa souplesse vous y êtes.

Familles aromatiques souvent décelées : on flirte ici avec du fruité allant de frais à mur. Du floral sauvage, violette, pivoine. On décèle aisément des épices fraîches et souples. Et on commence à entrevoir des arômes plus secondaires, lactés, ou des notes de cuir frais. Un style au potentiel très versatile et surprenant.

On le déguste

🌡Entre 15 et 18°.

On commence ici à voir se dessiner les tanins dans le verre, alors pour ne pas contrarier le palais, la température à son importance. Jamais trop frais, pour ne pas rendre la sensation tannique plus rude, ni au-delà de 18°, ou la finesse des arômes gourmands pourraient partir direct du côté confit de la force. C’est bon les fruits confits mais pas ici.

🍗 Avec une large palette de plats allant du poulpe mariné, à l’omelette aux champignons, en passant par tout type de viandes rouges évidemment. On peut même aller taquiner sans problème les carottes, patates douces ou autres pommes de terre sous toutes les coutures. Pas beaucoup de mise en garde ici.

🏠 On le sert sans problème dès l’apéro mais ce style de vin se pose sans rougir sur une belle table. Il reste versatile et se déguste facilement.

On le garde ?

Oui on peut. Il se boit jeune mais se garde sans soucis de 5 à 10 ans.

Le potentiel de garde est déterminé par les qualités intrinsèques des raisins (acidité, tanins…) mais aussi par les choix des vignerons (extraction, durée d’élevage…). Le style rouge gourmand et élancé est souvent travaillé de façon à pouvoir se boire jeune, mais est doté de propriétés organoleptiques suffisantes pour être gardé sans crainte une dizaine d’années.

Le rouge équilibré et soyeux

Sa personnalité

Il représente le bordelais dans toute sa splendeur et son élégance. Une sorte de base à laquelle se référer. Une harmonie structurée est ce qui le défini le mieux. Avec cette ambivalence des grands vins d’être à la fois droit, à l’ossature solide, mais de posséder des contours veloutés et arrondis souvent par le travail du vigneron et le coup de pouce de l’élevage. On entre ici dans les sphères de ce que l’on appelle la complexité. Subtile mélange d’arômes divers, de textures multiples et de singularité.

Comment le reconnaître ?

Concentration de couleur et d’arôme. Souvent des rouges à la robe profonde et envoûtante. Le nez dégage généralement des effluves de fruits mûrs. En bouche c’est l’équilibre assuré, avec souvent une belle densité de tanin tout en rondeur.

Familles aromatiques souvent décelées : le profil aromatique de ce style de rouge est large, presque infini pour ne rien vous cacher. Mais on retrouve souvent du fruit mûr à fruit noir, de la fleur fraîche à séchée, des épices gourmandes, des notes empyreumatiques naissantes torréfiées ou de tabac. Les notes boisées peuvent faire leur apparition, tout en souplesse.

On le déguste

🌡 Entre 17 et 18°, et on envisage pourquoi pas de le carafer un peu avant la dégustation.

Ici, pas de doute, les tanins sont bien là, aussi souples soient-il. Alors pour ne pas contrarier le palais, la température à son importance. Jamais trop frais, pour ne pas rendre la sensation tannique plus rude, ni au-delà de 18°, la finesse des arômes et du toucher de bouche délicat risquerait de s’alourdir. Aussi la sensation d’alcool peut augmenter et rendre indigeste ce profil de vin. Une température de service permet de révéler l’ensemble des potentiels du vin.

🍗 Avec des plats dotés d’une certaine structure en bouche. On s’amuse aussi bien avec un burger qu’un plat mijoté sans oublier un plateau de fromages ou autres plats fromagers, pensez au Grilled cheese par exemple, un régal. Mais il faut de la saveur pour accompagner ce style de vin très présent en bouche.

🏠 Un vin qui commence à exiger la table pour se déguster. Un repas assis, une grande tablé, un bon restaurant, vous choisissez, mais il faut manger avec assurément.

On le garde ?

Quelques années ne feront jamais de mal à ce style de vin qui peut se boire relativement jeune, tout comme être gardé 5 à 10 ans.

Le potentiel de garde est déterminé par les qualités intrinsèques des raisins (acidité, tanins…) mais aussi par les choix des vignerons (extraction, durée d’élevage…). Le style rouge concentré et soyeux est assurément travaillé pour être gardé sans crainte une dizaine d’années. Mais les vignerons cherchent de plus en plus à produire dans ce style, des cuvées qui se boivent dans la jeunesse aussi.

Le rouge élégant et complexe

Sa personnalité

Véritable icône de Bordeaux, il représente le bordelais dans toute sa tradition et son savoir-faire. Une ossature qui lui permet de dépasser les frontières et les années, les décennies même. Si puissance et complexité sont le caractère majeur de ces vins, ils ne manquent pas de finesse. Force d’un grand terroir qui donne de grands raisins.

Comment le reconnaître ?

A coup sûr, né sur les terroirs de grands crus, en sélection parcellaire, voir micro- parcellaire, on le voit à sa couleur profonde et imposante. Au nez on parlera de bouquet. Une envergure aromatique sans limite. Souvent, le plaisir olfactif est ici aussi intense que celui de la dégustation. Une bouche ferme et raffinée, des tanins bien en place, et un vin qui s’étire à n’en plus finir. Un style de rouge qui offre des cuvées d’excellence.

Familles aromatiques souvent décelées : il est fréquent de retrouver un volume quasi illimité d’odeurs. Du fruit évolué, de la fleur fanée, boite à cigares, des notes épicés, laurier, garigue, revenir sur une fraicheur mentholée. Et puis à coup sûr tomber sur d’élégantes notes tertiaires et empyreumatiques, toastées, ainsi qu’une impression de balade en sous-bois, champignon. Un régal.

On le déguste

🌡 Entre 17 et 18° et on n’hésite pas à le carafer quelques heures avant.

La forte envergure tannique, complexité et puissance de ce style de Bordeaux nécessite un peu d’attention. Pour ne pas contrarier le palais, la température à son importance. Jamais trop frais, pour ne pas rendre la sensation tannique plus rude, ni au-delà de 18°, la finesse des arômes et du toucher de bouche délicat risquerait de s’alourdir. Aussi la sensation d’alcool peut augmenter et rendre indigeste ce profil de vin. Une température de service permet de révéler l’ensemble des potentiels du vin.

🍗 Avec des plats forts et marqués. Évidemment les viandes de caractère, mais aussi des poissons blancs à la chair ferme, un couscous, ou encore des recettes à base de champignons ou de légumes tendres et bien rôtis.

🏠 Assurément le partenaire d’une bonne la table. Un repas assis, dans un bon restaurant, ou avec des amis chez soi mais il faut manger avec assurément. Pourquoi pas déguster les dernières gorgées de la bouteille à la fin du repas et méditer un peu.

On le garde ?

Oui ! 10, 15, 20 ans dans de bonnes conditions.

Le potentiel de garde est déterminé par les qualités intrinsèques des raisins (acidité, tanins…) mais aussi par les choix des vignerons (extraction, durée d’élevage..).  Le style rouge complexe et puissant est assurément travaillé pour être gardé sans crainte une dizaine d’années et jusqu’à 20 et plus en fonction de la cuvée et des systèmes de conservation que vous avez.