Saint-Estèphe, grande famille de crus d’exception
Il suffit d’un mot pour faire aussitôt briller les yeux des œnophiles : « Saint-Estèphe ». Et pour cause : ici, de grands noms côtoient des propriétés plus discrètes, en partageant tous la même promesse savoureuse. Celle de vins rouges merveilleusement puissants et raffinés.
Le vignoble de Saint-Estèphe qu’est-ce que c’est ?
L’essentiel à retenir
- Un vignoble de 1 200 hectares représentant 7,5 % du Médoc, avec 69 propriétés et 1 cave coopérative.
- Un relief de croupes de graves niché entre l’océan et l’estuaire de la Gironde. Autrement dit, une localisation de rêve pour offrir aux vignes une belle douceur climatique. Côté terroir, des sols pauvres parfaitement bien drainés contribuent eux aussi à la qualité et à la typicité uniques de l’AOP.
- Un foisonnement de crus d’exception, entre 5 Grands Crus Classés en 1855, 15 Crus Bourgeois, 3 Crus Artisans et une trentaine de crus non classés réputés. Oui, rien que ça !
Pourquoi on aime Saint-Estèphe et ses vins ?
- Parce qu’ici, toutes les familles de crus se retrouvent en une seule et unique appellation : Crus Classés, Crus Bourgeois, Crus Artisans et même une cave coopérative
- Parce que ses vins allient élégance et structure, avec un petit supplément d’âme bien à eux
- Parce que ce sont des vins de garde par excellence
- Parce qu’ils racontent la passion d’hommes et de femmes qui vivent la vigne comme une évidence
- Parce qu’en plus de grands châteaux, on adore y découvrir une majorité de propriétés plus confidentielles, qui cultivent moins de 10 hectares
- Parce que sa Maison du Vin veille au grain pour vous sélectionner des expériences oenotouristiques mémorables, entre visites des propriétés, dégustations gratuites, ou encore explorations des vignes à pied ou à vélo…
C’est quoi le style
Saint-Estèphe
Difficile de réduire Saint-Estèphe à un style unique, tant la diversité de ses microclimats et terroirs apporte à ses vins une multitude de nuances.
Le socle de son ADN : une grande puissance tannique raffinée
Côté bouquet, place à une richesse aromatique infiniment élégante avec de jolies notes de fruits (cassis, mûre), mais aussi de violette, de moka, de vanille, d’épices ou de réglisse, pour ne citer qu’elles.
Ses vins font mouche dès leur plus jeune âge grâce à leurs tanins racés, qui leur garantissent une structure harmonieuse et savoureuse. Leur profil complexe et bien charpenté leur confère par ailleurs une aptitude remarquable au vieillissement.
Alors, pas d’hésitation : pour des dégustations inoubliables, on peut laisser dormir un peu (voire beaucoup) ses bouteilles en cave !
Qu’est-ce qu’on déguste à Saint-Estèphe?
Des vins rouges, bien sûr !
Dans ce vignoble, ce sont le cabernet sauvignon (50 % des surfaces) et le merlot (40 %) qui mènent la danse. Le premier, traditionnel du Médoc, joue la carte de la structure et de la complexité. Le second apporte rondeur et souplesse. N’oublions pas non plus le cabernet franc (7 %) et le petit verdot (3 %), qui viennent ajouter leur propre touche aux assemblages.
Pour les gourmands : Nos accords mets-vins
Histoires &
Anecdotes
Trois anecdotes que vous devez absolument savoir sur Saint-Estèphe
Voilà de quoi vous plonger encore plus profondément dans les coulisses de cette appellation communale sans égale…
1.
Louis Gaspard d’Estournel, fondateur du Château Cos d’Estournel au XIXe siècle, était surnommé le « Maharadjah de Saint-Estèphe ». La raison ? Son flair inimitable pour le commerce mondial, ainsi que l’architecture exotique de son château, entre pagodes chinoises et portes sculptées d’Inde. Un marqueur fort de l’histoire internationale de l’AOP !
2.
Au XVIIIᵉ siècle, le marquis Nicolas-Alexandre de Ségur possédait de prestigieux châteaux : Lafite et Latour à Pauillac… et Calon-Ségur à Saint-Estèphe. C’est à cette propriété qu’il restait plus que tout attaché, malgré la valeur des deux autres, et à qui il dédia sa célèbre phrase : « Je fais du vin à Lafite et à Latour, mais mon cœur est à Calon. »
3.
Jusqu’au XVIIIᵉ siècle, Saint-Estèphe portait le nom de « Saint-Esteve de Calones », « de Calones » désignant de petits vaisseaux qui transportaient du bois. Un clin d’œil à la Garonne toute proche.
Parlons sols
Petits galets roulés, quartz blanc, mais aussi grès, silex, lydiennes volcaniques et meulières…
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Pas de doute, ses sols sont majoritairement graveleux ! Ces graves, apportées par la Garonne il y a des millions d’années, se mêlent à une terre argileuse et sableuse, dont la proportion varie selon les parcelles. Le sous-sol, lui, est composé du fameux calcaire marin de Saint-Estèphe. Une belle mosaïque géologique qui explique la diversité des paysages locaux… et celle de leurs vins !
Remontons le temps
Les premières traces d’activité à Saint-Estèphe nous font voyager jusqu’à l’âge du Bronze moyen, mais ce sont les Romains qui y plantent les premières vignes.
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La viticulture se développe vraiment au Moyen Âge, avec un port de Saint-Estèphe bouillonnant de vie grâce au commerce du vin.
Au XIXᵉ siècle, les négociants bordelais prennent le relais avec brio : en élevant et en vendant eux-mêmes les vins, ce sont eux qui font véritablement rayonner Saint-Estèphe sur la scène mondiale. La période est prospère, la réputation des vins se renforce, les grands châteaux fleurissent… En 1936, Saint-Estèphe décroche officiellement son statut d’appellation d’origine contrôlée : une reconnaissance qui scelle définitivement son identité et la qualité indiscutable de ses vins, aussi puissants qu’élégants.
