Moulis, le trésor bien gardé du Médoc
Vins délicieusement harmonieux et généreux, mosaïque de terroirs, racines profondément ancrées dans la tradition. Le décor est planté : si Moulis (ou Moulis-en-Médoc) est la plus petite appellation du Médoc, il est impossible de l’oublier. Une pépite !
Le vignoble de Moulis, qu’est-ce que c’est ?
L’essentiel à retenir
- 600 hectares de vignes choyées par 37 vignerons, majoritairement indépendants, ainsi qu’une cave coopérative.
- Un fin ruban de terre qui s’étire sur 7 km d’est en ouest, entre Margaux et Saint-Julien. Une localisation discrète, presque confidentielle, mais ô combien enviable : avec pas « un » mais « des » terroirs d’exception, Moulis c’est un peu le Médoc viticole en version miniature. Et ça, on vous en dit plus en bas de page !
- Une atmosphère résolument détendue : Moulis revendique avec fierté ses propriétés essentiellement familiales et son authenticité qui la rendent si attachante.
Pourquoi on aime Moulis et ses vins ?
- Parce que c’est l’un des plus anciens vignobles du Médoc
- Parce que ses vins, charmeurs à souhait, sont parfaits pour les gourmets
- Parce que ses assemblages variés révèlent toute la richesse de ses remarquables terroirs
- Parce que ses terroirs, justement, puisent leur force dans l’histoire, tandis que ses vins regardent volontiers vers l’avenir
- Parce qu’elle avance main dans la main avec la nature : 92 % de ses surfaces affichent une certification environnementale
- Parce que sa Maison du Vin sait recevoir : dégustations, visites de châteaux ou événements sportifs, elle est toujours de bon conseil pour vous permettre de vivre Moulis à fond !

C’est quoi le style
Moulis
Ni trop sages, ni trop extravagants, les vins de Moulis jonglent avec finesse entre élégance et complexité, délicatesse et générosité.
Une personnalité pleine de charme, délicieusement accessible
À Moulis, la palette aromatique est riche, les tanins soyeux, la structure précise. Et côté garde, pas d’inquiétude : l’appellation communale sait vieillir avec allure.
Selon les terroirs où ils sont produits, ses vins dévoilent des profils différents : sur les sols de graves, place à des expressions fines, puissantes et complexes, avec de beaux bouquets et une longueur en bouche qui retient l’attention. Sur les argilo-calcaires, le ton se fait plus corsé et ample, avec beaucoup de relief.
Des vins sincères, sans artifices, parfaits pour toutes les occasions !
Qu’est-ce qu’on déguste à Moulis?
Du rouge!
Le merlot, très présent dans l’AOC, apporte rondeur et fraîcheur, procurant aux vins ce je-ne-sais-quoi si accessible. Le cabernet sauvignon ajoute finesse, structure et joli potentiel de garde. Le petit verdot réveille le tout d’une touche d’acidité, tandis que cabernet franc, malbec et carmenère, plus rares, complètent les assemblages avec complexité et générosité. Six cépages, une belle harmonie.
Pour les gourmands : Nos accords mets-vins
Histoires &
Anecdotes
Trois anecdotes que vous devez absolument savoir sur Moulis
Si vous aimez les petites infos bien senties à picorer, vous êtes au bon endroit.
1.
Moulis aurait pu être Rome ! Une légende locale raconte qu’un pape aurait ordonné la construction de l’église Saint-Saturnin de Moulis en même temps qu’une autre en Italie. Récompense pour la première achevée ? Voir son village être baptisé « Rome ». Moulis aurait perdu la course… la faute au mauvais génie de Beychevelle qui retardait ses livraisons de pierres.
2.
Le nom du village possède sa propre histoire : « molinis » signifie « moulin » en latin. Un hommage aux nombreux moulins à vent et à eau qui étaient légion auparavant dans les environs. La plupart se dressaient sur les jalles, ces petites rivières médocaines qui serpentent jusqu’à l’estuaire.
3.
« Pendant l’effort, le réconfort » : telle pourrait être la devise de la Médocaine VTT qui s’invite depuis 2024 à Moulis. Ici, tenue déguisée (presque) exigée, et des circuits ponctués de découvertes œno-fantastiques !
Parlons sols
Le vignoble de Moulis est un véritable concentré des terroirs du Médoc. À l’est, les croupes de graves de Günz, héritées des crues de la Garonne au cours du Quaternaire, offrent des sols maigres, chauds et parfaitement drainés.
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À l’ouest, on observe une plaine argilo-calcaire mêlant sable des Landes et graves pyrénéennes, ces petits galets blancs et dragées de quartz datant de la fin du Tertiaire : un terrain de jeu notamment très apprécié par le merlot.
Et d’où viennent ces croupes ? Du creusement des lits de la Garonne et de ses affluents (« esteys » et « jalles »), mais aussi de l’érosion, le tout durant les périodes glaciaires. Ainsi, les sols se répartissent entre des nappes de graves sableuses et argileuses charriées par la Garonne au Quaternaire, et des argiles calcaires datant du Tertiaire. CQFD.
Remontons le temps
Les premières vignes de Moulis sont plantées au XIIIᵉ siècle : une bonne idée que l’on doit à quelques propriétaires féodaux et à une communauté religieuse influente, en atteste encore aujourd’hui son église romane du XIᵉ siècle.
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Peu à peu, les meuniers se reconvertissent : naturellement drainées par les jalles qui avaient fait le succès du seigle et des moulins, leurs terres maigres se révèlent finalement idéales pour une viticulture de qualité. D’ailleurs, le premier vigneron de Moulis apparaît sur les registres paroissiaux en 1671.
Le vignoble s’étend rapidement sur toute la commune actuelle de Moulis, de Bouqueyran au Bourg, en passant par Grand Poujeaux. En 1892, on compte 1 500 hectares répartis sur 200 exploitations… deux fois plus qu’aujourd’hui ! Comme pour parfaire cette belle histoire, Moulis décroche en 1938 sa reconnaissance officielle : le statut d’appellation d’origine contrôlée.

















