Sainte-Croix-du-Mont: une appellation, deux pépites

À Sainte-Croix-du-Mont, la nature a vraiment fait coup double. Côté pile, en surface, ses vignes sont la source de grands liquoreux, surnommés à juste titre « les nectars des coteaux ». Côté face, sous nos pieds, sommeille un autre trésor sacrément pittoresque : un récif d’huîtres… fossilisées.

Le vignoble de Sainte-Croix-du-Mont, qu’est-ce que c’est ?

L’essentiel à retenir

  • 22 propriétés et 200 hectares de vignes, concentrés sur une seule commune : Sainte-Croix-du-Mont, bien sûr.
  • Un terroir vallonné de la rive droite de la Garonne, au sud de Bordeaux. Ici, le climat va comme un gant au Botrytis cinerea (aussi appelé « pourriture noble ») : en gorgeant les baies en sucres et arômes, ce petit champignon s’avère indispensable à l’élaboration de blancs doux.
  • Une étrange curiosité naturelle cachée sous ce décor viticole : un plateau panoramique formé de gigantesques bancs d’huîtres fossilisés datant du Tertiaire, qui est la marque de fabrique de l’AOP. En un mot : spectaculaire !

Pourquoi on aime Sainte-Croix-du-Mont et ses vins ?

  • Parce que ses vins, entre douceur raffinée et richesse aromatique, sont juste délicieux
  • Parce qu’ils sont le fruit d’une bonne dose de patience et d’un vrai tour de main vigneron
  • Parce que des vignes plantées sur un banc d’huîtres de 20 millions d’années, on ne voit pas ça tous les jours
  • Parce que les panoramas qu’offrent ses coteaux donnent (presque) envie de poser son verre pour en profiter à 100 %
  • Parce qu’une balade à Sainte-Croix-du-Mont rime également avec patrimoine : falaise d’huîtres fossilisées, château de Tastes, ruelles charmantes… En prime : un accueil chaleureux en toute circonstance

Histoires &
Anecdotes

Trois anecdotes que vous devez absolument savoir sur Sainte-Croix-du-Mont

De quoi pimenter un peu votre connaissance de l’appellation… et votre prochaine dégustation de ses vins !

Grâce à leur impressionnante épaisseur (plusieurs mètres, tout de même !), ses bancs d’huîtres fossilisées ont inspiré de véritables merveilles souterraines. Certains domaines y ont en effet creusé d’énormes caves : de quoi assurer aux vins un cadre extraordinaire pour affiner leurs arômes.

Seules des vendanges tardives manuelles, qui commencent fin septembre/début octobre, permettent de cueillir les précieux grains atteints par le Botrytis. L’action du champignon n’étant pas homogène dans le vignoble, les vendangeurs doivent alors passer 4 à 8 fois dans les rangs. Résultat : une récolte qui s’étire sur 5 à 9 semaines.

Un accord qui paraît un peu insolite sur le papier, mais qui cartonne une fois en bouche : de belles huîtres charnues avec un Sainte-Croix-du-Mont. Quand on y pense, ce n’est pas si étonnant pour une AOP dont les huîtres fossilisées sont si célèbres !

Parlons sols

À Sainte-Croix-du-Mont, les vignes se délectent d’un terroir taillé sur mesure pour l’élaboration de grands vins blancs liquoreux : des plateaux et coteaux aux reliefs bien marqués, exposés sud-ouest, avec des sols argilo-calcaires reposant sur un sous-sol calcaire truffé des fameuses coquilles d’huîtres fossilisées.

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Une configuration unique qui offre aux vins une minéralité élégante et une superbe persistance en bouche.

Remontons le temps

Si le terroir de Sainte-Croix-du-Mont affiche plusieurs millions d’années au compteur, en attestent ses huîtres fossilisées, son vignoble existe pour sa part depuis l’Antiquité. Mais c’est au Moyen Âge qu’il commence vraiment à faire des étincelles.

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La raison ? Des relations commerciales privilégiées entre Bordeaux et l’Angleterre, puis avec la Hollande au XVIIᵉ siècle.

Les Hollandais ne se contentent pas de faire grimper en flèche la production de vins doux, dont les premières traces de vendanges datent justement de 1630 : ils soufflent aux vignerons des techniques imparables, comme le vieillissement en barriques et en bouteilles grâce à la mèche soufrée.

Après le passage douloureux du phylloxéra à la fin du XIXᵉ siècle, les vignes de Sainte-Croix-du-Mont sont replantées avec les cépages nobles, sémillon en tête. En 1908, le Syndicat des Propriétaires de Grands Vins Blancs voit le jour, et l’AOP Sainte-Croix-du-Mont est enfin reconnue en 1936, officialisant un savoir-faire qui traverse les siècles.

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